Le domaine du journalisme est en crise. Le manque d’argent est flagrant et cela fait en sorte que les emplois dans le milieu sont de plus en plus précaires. Surtout depuis le début de la pandémie.
Mais même avant 2020, le financement des médias était un dossier chaud.
Chantal Hébert, chroniqueuse politique pour le Toronto Star et pour L’actualité (notamment) a d’ailleurs son avis sur la question. À ses yeux, l’aide gouvernementale n’est pas absolument positive puisque cela leur permet de tirer les ficelles sur l’information transmise.
Sans compter le fait que si le prochain gouvernement décide que l’aide financière n’est plus une priorité pour les médias, ça peut couper les vivres d’un média de manière assez drastique.
Je vous invite à écouter l’extrait suivant. Très enrichissant.
En 2018, le gouvernement Trudeau a promis d'offrir une aide financière aux médias. Qu'en pense @ChantalHbert?
«Je m'en méfie. Je n'ai jamais vu un gouvernement qui ne se servait pas de son argent pour faire passer son message…»
Sa rencontre avec @mlarsenault à voir jeudi 21h pic.twitter.com/H3WbLzridr
— Dans les médias (@danslesmedias) November 12, 2020
C’est sous ce segment que Nancy Audet, qui a récemment quitté TVA Sports, a parlé de la réalité des médias sportifs du point de vue financier.
À ses yeux, le problème existe déjà dans les médias sportifs puisque les propriétés sportives deviennent carrément des partenaires d’affaires avec les chaînes sportives.
Et comme on le sait, on ne parle pas contre ses partenaires, right?
C’est ce qu’elle a commenté sous la publication de Dans les médias.
1/2 Le problème est déjà criant dans les médias sportifs. Il est devenu impossible de faire un travail journalistique de qualité. Les chaînes paient des millions de dollars pour les propriétés sportives. Elles deviennent donc des partenaires d’affaires.
— Nancy Audet (@naaudet_11) November 12, 2020
Elle a ajouté qu’un journaliste qui n’est pas complaisant va recevoir des menaces quant à sa sécurité d’emploi.
« C’est un problème de plus en plus important », de noter l’ancienne journaliste de TVA Sports.
C’est impossible. Le journaliste qui n’est pas complaisant va vite se faire menacer de perdre son poste. C’est un problème de plus en plus important. Il n’y a plus de journalisme sportif.😞
— Nancy Audet (@naaudet_11) November 12, 2020
Pourquoi? Parce que le téléphone va sonner assez rapidement chez les patrons si une nouvelle ne fait pas l’affaire d’un partenaire d’affaires. Le journaliste devra donc absolument changer son texte, sous peine de voir son emploi être en jeu.
Rien de moins.
2/2 Lorsqu’un journaliste publie une nouvelle qui ne plait pas, le téléphone sonne rapidement dans les bureaux du patron. On oblige le média à modifier la nouvelle. On appelle ça de l’ingérence. Le journaliste risque aussi de perdre son emploi s’il n’écoute pas. C’est dangereux.
— Nancy Audet (@naaudet_11) November 12, 2020
Ce n’est évidemment pas le cas d’un blogue comme DLC, qui peut aller ailleurs que TVA Sports, par exemple.
Rappelons que Nancy Audet a terminé la rédaction d’un livre sur son vécu.
La journaliste affirme qu’il faut parfois prendre quelques pas de recul pour mieux avancer. C’est la grâce qu’on lui souhaite.