Depuis sa fondation, la MLS est condamnée à se comparer avec sa voisine mexicaine, la Liga MX. Si le niveau s’est rapproché depuis quelques années, la ligue mexicaine garde une longueur d’avance sur la MLS, tant au niveau des investissements par équipe, des gradins souvent bien plus remplis et, ultimement, du niveau de jeu. Même au niveau de l’assistance télévisuelle aux États-Unis, les matchs de la Liga MX font mieux que la MLS, c’est pour dire.
La disparité entre les deux ligues demeure normale. Le foot est joué depuis plus de 100 ans au Mexique et est de loin le sport le plus populaire au pays. À l’opposé, la MLS n’est toujours pas considérée comme l’une des 4 grandes ligues aux États-Unis et demeure marginale jusqu’à un certain point pour la majorité des américains malgré un avancement continuel d’années en années.
Voilà toutefois qu’au moment où les deux nations semblent de plus en plus s’opposer au niveau politique, on assiste à un réel rapprochement entre les deux ligues. Il y a d’abord eu depuis quelques années cette rencontre entre les meilleurs joueurs formés en MLS contre les meilleurs joueurs formés en Liga MX, présenté en parallèle du match des étoiles. Puis en 2018 fût présenté pour la première fois la Campeones Cup mettant au prise le champion de la MLS face au champion de la Liga MX, un match que les Tigres UANL ont remporté par la marque de 3-1 au BMO Field face au Toronto FC.
La collaboration entre les deux ligues a atteint son paroxysme durant les dernières années avec la candidature conjointe États-Unis/Mexique/Canada pour l’organisation de la Coupe du Monde 2026, candidature désormais confirmée. Cette semaine, il a été annoncé que les discussions atteignaient désormais un autre niveau alors qu’une fusion entre les deux ligues pourrait être envisagée parallèlement à l’organisation de la Coupe du Monde.
Si la MLS voit son niveau augmenter d’année en année, la Liga MX demeure ancrée dans le top 10 des ligues au monde mais semble avoir un peu moins de traction positive. Selon certains, la solution pour permettre à ces deux ligues de réellement faire compétition aux meilleures ligues européennes ou même sud-américaines serait de créer un grand championnat nord-américain.
A combined North American football league between Canada, Mexico and the United States after the 2026 World Cup is “a possibility” according to the Liga MX president #ligamxeng https://t.co/i77V3ed5fC
— Tom Marshall (@mexicoworldcup) October 10, 2018
Une idée qui se défend sur papier, mais qui demeure difficile à concevoir en réalité.
Il y a d’abord le cas des déplacements. On reproche déjà souvent à la MLS la longueur de ses déplacements entre les côtes Est et Ouest, ce à quoi les meilleurs joueurs du monde ne sont définitivement pas habitués. Y ajouter des équipes mexicaines serait d’autant plus préjudiciable à ce niveau, d’autant lorsqu’on prend en compte l’altitude qui peut être très différente au Mexique.
Le simple fonctionnement des deux ligues est actuellement diamétralement opposés. On le sait, la MLS est une ligue centralisée où la propriété des équipes passent par le QG de la MLS, où les masses salariales des équipes sont gérées par un plafond et où divers mécanismes monétaires permettent d’assurer une certaine parité avec la ligue.
À l’opposé, la Liga MX fonctionne avec un système de promotion et de rélégation sans aucune parité salariale entre les équipes. Des équipes comme Tigres, Club Americà et autres Cruz Azul ont des masses salariales de loin supérieures aux autres équipes de la Liga MX et de la MLS.
Même le calendrier constituerait un problème certain. La Liga MX fonctionne avec le calendrier international et est donc en pause l’été, au moment où la MLS joue la majorité de ses matchs. Même le format de championnat diffère grandement entre les deux ligues alors que la Liga MX coupe son championnat en deux « saisons », Apertura et Clausura, où les 8 équipes les mieux classés à chaque saison se qualifient pour des séries éliminatoires, un concept qui n’est donc pas spécifique à la MLS dans le monde du foot.
Au-delà des considérations financières et géographiques qui semblent profondément éloigner les deux ligues, quel format pourrait permettre de créer un super championnat regroupant le Mexique, les États-Unis et le Canada? En considérant, évidemment, que le Canada ne serait pas écarté d’office…
L’idée la plus logique serait probablement la création d’une genre de SuperLigue à 20 équipes, regroupant à la base autant d’équipes de la MLS que de la Liga MX. Parallèlement à ce championnat, la Liga MX et la MLS pourraient subsister, disons également avec 20 équipes chacune. Les 4 dernières équipes de la Super Ligue pourraient être reléguée dans leur championnat respectif, alors que pendant ce temps pourrait s’organiser une compétition avec les 8 meilleures équipes de la MLS et de la Liga MX où les 4 finalistes seraient promus en SuperLigue. Ça demande évidemment du raffinement, mais à première vue c’est sensiblement la seule option viable, plausible et logique qui me vient à l’esprit. Mais bon, tout peut changer très rapidement en 8 ans…
Qu’est-ce que tout cela signifierait pour l’Impact? Sans trop se questionner sur la manière de choisir les équipes qui se joindraient à cette SuperLigue, difficile de concevoir que Montréal en ferait partie. Au moment où le classique sujet de « Piatti serait dans la conversation MVP s’il évoluait dans un autre marché que Montréal », difficile de voir l’Impact comme un gros morceau en MLS.
Est-ce que l’équipe pourrait survivre dans une MLS qui deviendrait en quelque sorte une deuxième division en Amérique du Nord? Est-ce qu’un entraîneur comme Rémi Garde aurait traversé l’Atlantique pour une D2? Est-ce qu’au contraire la possibilité de promotion créerait une dynamique d’autant plus attirante pour les joueurs et les partisans?
Justement, est-ce que les partisans montréalais suivraient toujours l’équipe dans ce nouveau schéma de foot?
Au moment où la MLS continue de multiplier les expansions, cette possibilité de SuperLigue est définitivement réelle. Un développement qui sera intéressant à suivre, sans aucun doutes.
Commentez, partagez et suivez-moi sur Twitter et Facebook.
ALLONS!