C’est presque un gâchis d’assister au rocambolesque duel opposant les Prédateurs et les Jets… en deuxième ronde. Cette bataille aux airs de finale de la Coupe Stanley se joue à bien des niveaux, de la glace, au banc, en passant par les estrades. Deux petits amphithéâtres qui prouvent que les décibels ne sont pas proportionnels au nombre, mais bien à l’enthousiasme d’une foule.
Petit amphithéâtre grand de cœur | Le Journal de Montréal https://t.co/S0sxawc9gD
— Marc de Foy (@FoyMarc) May 1, 2018
Les rayons printaniers qui se sont braqués sur la ville de Nashville en 2017 ont dévoilé un aréna aussi vivant que singulier. Le cœur de toute la planète hockey a flanché pour leurs chants, leur enthousiasme et leurs chapeaux de cowboy. L’organisation doit cependant partager les feux de la rampe avec un nouvel adversaire cette année, plus précisément avec une armée de 15 321 chandails blancs.
C’est là le nombre de sièges dont se compose le plus petit et le plus bruyant amphithéâtre des présentes séries. Cette dernière affirmation est quelque peu subjective, et elle serait assurément contestée par bien des gens à Las Vegas, mais elle témoigne tout de même d’une réalité dans le sport moderne. Dans toutes les ligues sportives professionnelles, la mode est aux stades neufs, aux gros stades neufs. Le temps et l’usure finissent toujours par forcer une équipe à sortir les billets verts pour se doter d’un nouveau domicile (un simple souvenir du Melon arena suffit à s’en convaincre). Mais est-ce qu’un rafraîchissement doit forcément impliquer un agrandissement ?
N’y a-t-il pas un charme propre à ces infrastructures sportives plus minimalistes ? Les spectateurs qui ont foulé les planchers du Forum parlent souvent d’une ambiance autrefois favorisée par une plus petite superficie et un caractère plus chaleureux. L’un des stades les plus mythiques de l’histoire du baseball, le Fenway Park, avec sa capacité maximale frôlant les 38 000 spectateurs, est aussi l’un des plus petits de la MLB.
Outre les Jets, les exemples d’équipes dont les arénas sont aussi petits que bruyants sont nombreux dans la LNH. Les Prédateurs, avec 17 113 places assises, les Golden Knights, avec 17 368, les Bruins avec 17 565 et les Sharks, avec 17 575, en sont les plus probants. Le tout accentue la rareté des billets, et bien souvent l’engouement auprès des fans.
Les sièges vides ne constituent jamais un beau portrait, et de plus en plus d’organisations prennent des mesures pour les éradiquer. La folie du printemps 2017 n’a pas suffi à remplir à pleine capacité le Centre Canadian Tire à Ottawa, ce qui a forcé les Sénateurs à y soustraire 1 500 sièges cette année. Bien qu’ils demeurent une exception au tableau, les Devils aussi on revu leur capacité d’assistance à la baisse, en construisant un Prudential Center plus modeste et mieux adapté à leur marché.
L’expérience du Stade olympique ne risquant pas d’être répété, le retour du baseball à Montréal risque également de passer par la construction d’un nouveau stade. La situation pourrait faire ressurgir un débat similaire à celui discuté ici. L’infrastructure sportive moderne doit plancher sur un emplacement optimal et sur une superficie compatible avec sa clientèle. L’important, ce n’est pas d’avoir le plus gros stade ou le plus gros aréna, c’est de le remplir.